La fracture entre Michel Sodjinou et le parti Les Démocrates s’élargit. Dans une lettre incisive, le député fustige la gestion interne du parti et dénonce un système verrouillé où la démocratie a cédé la place à la manipulation et aux calculs régionaux.
Alors que la présidentielle de 2026 approche, le député Michel Sodjinou sort du silence. Il accuse la direction d’avoir instauré une gouvernance centralisée, opaque et clanique. Une prise de parole qui expose les tensions profondes au sein de la principale formation d’opposition béninoise.
Pour Michel Sodjinou, la désignation du candidat à la présidentielle de 2026 n’aura été qu’une répétition du passé : “les mêmes méthodes, les mêmes manipulations, la même absence de concertation”, écrit-il. Selon le député, tout semble avoir été décidé dans un cercle fermé, loin de l’esprit participatif que prônait jadis le parti.
Il dénonce notamment le débat autour du “soi-disant auto-parrainage” du président Yayi Boni, relayé, selon lui, par une “garde rapprochée intellectuelle” qui aurait usé de pressions, d’intimidations et d’agressions verbales. “Mais en filigrane, un autre débat abject s’est installé : celui d’un candidat du Nord”, poursuit-il.
Michel Sodjinou pointe également la dérive autoritaire de la direction du parti depuis les législatives de 2023. “Sous prétexte d’unité, on a exigé des députés qu’ils signent à blanc leurs fiches de parrainage, sans connaître le nom du candidat”, écrit-il encore. Des commissions “truquées” auraient même remplacé certains représentants pour des motifs régionaux ou d’allégeance politique.
Pour le député, tout indique que “le choix de M. Renaud Agbodjo est déjà acté”, un jeune avocat qu’il décrit comme “estimable, mais politiquement inconnu”. Une désignation qu’il considère comme le symbole d’une démocratie interne “vidée de son sens” et d’un parti “en perte de repères”.
Malgré ses critiques, Michel Sodjinou appelle ses pairs à “garder la foi dans les idéaux fondateurs des Démocrates” et à “préparer l’avenir sans rancune, mais sans naïveté”.
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