La Cour constitutionnelle béninoise est saisie pour examiner un litige juridique impliquant l’ancien ministre Enock Christian Lagnidé. Dans un recours déposé le 3 février 2025, cinq juristes demandent à la haute juridiction de rejeter la requête de l’ex-ministre pour « violation des articles 3, 119 et 122 de la Constitution ».
En effet, Christian Lagnidé, dans sa requête enregistrée sous le numéro 0164, sollicite des avis sur deux questions majeures : le Bénin a-t-il basculé dans une nouvelle République depuis la révision constitutionnelle de 2019 ? Et, dans ce contexte, Patrice Talon peut-il se présenter à l’élection présidentielle de 2026 ?
Selon les juristes Landry Angelo Adelakoun, Romaric Zinsou, Miguel Houéto, Fréjus Attindoglo et Conaide Akouedenoudje, la requête constitue une tentative de contournement des règles constitutionnelles.
Ils dénoncent une possible instrumentalisation de la Cour, perçue comme un « coup de force constitutionnel en gestation » par une partie de l’opinion publique.
Ces juristes s’appuient sur l’article 3 de la Constitution, qui déclare nuls tous les actes contraires aux dispositions constitutionnelles, et rappellent que seul le Président de la République est habilité à demander un avis à la Cour, comme prévu aux articles 119 et 122.
Ils affirment que la démarche de Lagnidé outrepasse les limites fixées par la Constitution et le règlement intérieur de la Cour, rendant sa requête irrecevable. De plus, ils demandent aux sages de constater une violation manifeste des articles 3, 35 et 122 par l’ex-ministre.
La décision de la Cour sur la question est attendue le 6 février 2025.
Laisser un commentaire