Le Bénin ouvre une nouvelle ère dans la lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI) avec la réception, jeudi 25 septembre à Ouidah, d’un robot de déminage MK3 CALIBER. Remis au Centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (Cpadd), ce matériel de pointe a été financé par le Mécanisme de stabilité des États côtiers (Msec) avec le soutien des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
Pour le lieutenant-colonel Djimon Sahgui, directeur du Cpadd, cet équipement représente une avancée majeure. « Grâce à ce robot, nous pourrons obtenir la certification de certains stages par les Nations Unies, notamment sur l’intervention face aux EEI », a-t-il souligné. Depuis sa création, le centre a formé plus de 4 800 spécialistes venus d’une cinquantaine de pays, consolidant son statut de référence régionale. Le directeur a toutefois exprimé le souhait de disposer d’ici 2026 d’un amphithéâtre moderne pour accueillir ateliers et conférences, afin de remplacer les installations provisoires.
Le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des Forces armées béninoises, a rappelé l’importance stratégique de ce robot. « Il permet de préserver la vie des démineurs lors des reconnaissances et tout au long d’une intervention sur un engin suspect. C’est une avancée capitale pour la sécurité de nos hommes », a-t-il déclaré.
L’ambassadeur des Pays-Bas, Joris Jurriens, a salué l’engagement du Bénin face à la menace terroriste qui affecte l’Afrique de l’Ouest. Selon lui, la mise à disposition du MK3 CALIBER n’est pas seulement un soutien technique, mais un symbole de solidarité régionale qui renforce la présence de l’État et la stabilité locale.
Ce robot, d’un poids de 49 kg, peut tracter 113 kg, soulever 29 kg avec son bras articulé et franchir des escaliers inclinés à 45°. Son autonomie varie de trois à cinq heures, et il résiste aux intempéries tout en pouvant être décontaminé contre les risques chimiques ou biologiques.
Au-delà de ses capacités techniques, le MK3 CALIBER s’inscrit dans la stratégie béninoise de modernisation des métiers liés à la sécurité et au transport, consolidant la lutte contre l’extrémisme violent, particulièrement dans le nord du pays où la menace des EEI reste croissante.
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