À moins d’un an des élections générales de 2026 au Bénin, la scène politique béninoise s’anime autour du quitus fiscal. Ce document, normalement vu comme une formalité administrative pour attester de la régularité fiscale d’un citoyen ou d’une entité, est en train de devenir un instrument de communication politique.
En effet, le président du parti d’opposition Les Démocrates, Yayi Boni, prépare une campagne pour dénoncer son usage supposé restrictif. Selon lui, ce document pourrait être détourné pour empêcher certains candidats du parti de se présenter aux scrutins.
Cependant, cette stratégie de communication soulève plusieurs enjeux. D’abord, elle transforme un mécanisme administratif neutre en un symbole de confrontation politique. Le quitus fiscal, en théorie simple condition de participation à la vie démocratique, se voit attribuer un rôle de barrière potentielle à l’expression politique.
Dans ce cadre, la démarche de Yayi Boni dépasse la simple contestation d’une formalité administrative. Elle laisse entendre une intention de restreindre l’action de l’opposition, ce qui risque de renforcer la défiance des citoyens envers les institutions électorales et fiscales et de creuser davantage la polarisation politique.
Et pourtant, le quitus fiscal n’a historiquement jamais servi à interdire la participation d’un candidat dont les finances sont en règle. En politisant sa fonction, Les Démocrates pourraient chercher à mobiliser leur base en jouant sur la peur d’une injustice institutionnelle, quitte à exagérer le risque réel.
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