Le procès en appel de Louis Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin, s’est ouvert ce lundi 21 juillet 2025 devant la Chambre des appels de la CRIET, à Porto-Novo. Sa demande de remise en liberté provisoire, introduite par son avocat, a été rejetée.
Âgé de 67 ans, Louis Philippe Houndégnon comparaît aux côtés de Camille Coffi Amoussou, son co-accusé, tous deux poursuivis pour incitation à la rébellion et harcèlement via système électronique. À l’ouverture de l’audience, les prévenus ont présenté les motifs de leur recours.
Camille Amoussou a déclaré qu’il n’avait « rien à voir dans ce dossier ». De son côté, Houndégnon a dénoncé une procédure qu’il estime entachée d’irrégularités, contestant notamment la compétence du juge de première instance.
L’avocat de la défense, Me Fidèle Abouta, a plaidé pour une mise en liberté provisoire de ses clients, invoquant notamment l’état de santé préoccupant de Camille Amoussou, détenu à la prison civile de Missérété. Mais après une courte suspension, la chambre des appels a refusé la demande, renvoyant le dossier au mois d’octobre 2025 pour un examen au fond.
Les faits remontent à novembre 2024. Louis Philippe Houndégnon avait alors été interpellé à la suite de plusieurs déclarations publiques. Il affirmait avoir été approché pour participer à un coup d’État contre le président Patrice Talon. Selon le parquet spécial, ces propos remettent en cause l’ordre constitutionnel. Le ministère public l’accuse d’avoir fomenté un climat de tension à travers son mouvement politique dénommé « 11/12 ».
Le parquet, représenté par le substitut Armand Donald Reagan Hounguè, avait soutenu lors des premières audiences que l’ancien haut gradé avait recensé des personnalités de l’État en vue d’un possible renversement de régime. La chambre correctionnelle de la CRIET s’était d’ailleurs déclarée incompétente
Les deux prévenus restent donc en détention provisoire, en attendant que la justice statue sur le fond de l’affaire dans trois mois.
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