La chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin a confirmé le lundi 2 juin 2025, la condamnation des trois Nigériens accusés d’entrée frauduleuse sur le site du pipeline Bénin-Niger à Sèmè-Podji, un an après leur jugement initial.
En juin 2024, Moumouni Hadiza Ibra, directrice générale adjointe de Wapco-Niger, ainsi qu’Ismaël Cissé Ibrahim et Mousbahou Dankané, inspecteurs pétroliers, avaient écopé de dix-huit mois de prison avec sursis.
Ils avaient été reconnus coupables d’« usurpation de titre et usage de données informatiques falsifiées », après requalification des charges initiales. Leur arrestation faisait suite à une intrusion non autorisée sur le site pétrolier de Sèmè-Podji, zone strictement interdite, avec usage de fausses attestations.
Cette affaire intervient dans un climat de forte tension diplomatique entre le Bénin et le Niger. La crise s’est accentuée après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum à Niamey, suivi des sanctions imposées par la CEDEAO à la junte nigérienne.
Par la suite, le Niger a accusé le Bénin d’abriter des forces étrangères visant à déstabiliser son régime, ce qui a conduit à la fermeture des frontières et à un embargo sur les exportations pétrolières nigériennes transitant par la station de Sèmè-Podji.
En réponse, les autorités béninoises ont suspendu temporairement les chargements de pétrole nigérien, avant de lever progressivement l’embargo.
Depuis la levée définitive de l’embargo, au moins dix-huit navires ont pu charger environ 18 millions de barils de pétrole brut destinés au marché international depuis la station béninoise, permettant ainsi une reprise significative des exportations nigériennes via ce corridor stratégique.
Malgré la confirmation de leur condamnation en appel, les trois Nigériens disposent encore de la possibilité de saisir la Cour de cassation pour contester le verdict.
Laisser un commentaire