Dans une sortie vidéo aussi claire que tranchante, Candide Azannaï, figure politique béninoise connue pour son franc-parler, a révélé une séquence édifiante sur les pratiques politiques en coulisses. Un récit qui met en lumière les manœuvres douteuses de Badirou Aguèmon, aujourd’hui ambassadeur du Bénin au Koweït, alors qu’il agissait comme émissaire secret de d’un homme politique .
Dans une atmosphère apparemment cordiale, Badirou Aguèmon s’était présenté au domicile de Candide Azannaï, multipliant d’abord les attaques violentes contre le président Patrice Talon, allant jusqu’à lui coller “le traitement le plus dédaigneux qu’on puisse reprocher à quelqu’un”, selon les mots d’Azannaï.
Puis, dans un revirement flagrant, il encensait son hôte, le qualifiant de “génie” et de visionnaire, pour ensuite livrer le véritable objet de sa visite : obtenir un rendez-vous entre Azannaï et l’homme politique , qu’il présentait comme trahi par Talon et pressenti pour la succession.
Cette scène, que Candide Azannaï décrit avec lucidité et ironie, illustre une dérive inquiétante de certains cadres politiques : l’usage des flatteries, des intrigues de salon et des canaux parallèles pour tenter d’influencer ou de manipuler les figures de l’opposition.
“Si vous voyez que Talon est mauvais, pourquoi n’avez-vous pas démissionné ? Moi, quand je n’étais pas d’accord, j’ai démissionné”, a-t-il lancé à Aguèmon, mettant à nu l’hypocrisie de ceux qui critiquent le système tout en y restant ancrés.
L’attitude de Badirou Aguèmon, aujourd’hui haut représentant du Bénin à l’étranger, interroge sur l’éthique et la loyauté des hommes que le pouvoir en place place à des postes stratégiques. Comment comprendre qu’un diplomate, censé porter la voix d’un État avec dignité, ait pu se livrer à de telles tractations dans l’ombre, au nom de calculs personnels ou de luttes de succession internes ?
La sortie d’Azannaï ne fait que confirmer un malaise plus large dans la classe politique béninoise, où les ambitions se nourrissent trop souvent de duplicité et de manœuvres souterraines. Dans un contexte préélectoral, cette affaire jette une lumière crue sur les ambitions internes du pouvoir et les limites du jeu démocratique lorsqu’il se nourrit d’intrigues plus que de convictions.
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